SCO au Gabon

1 Contexte

Signataire de la Déclaration d'intérêt commun en octobre 2019, l’Agence Gabonaise d’Études d’observation spatiale (AGEOS) a renouvelé son engagement dans le SCO international en signant la Charte fondatrice en juin 2022. Cette adhésion va dans le sens de la politique nationale du Gabon en matière de climat pour mettre en œuvre des actions locales contre le changement climatique au niveau mondial, la réduction des émissions de CO2 et le renforcement de la résilience aux effets du dérèglement climatique.

En effet, grâce à sa couverture forestière qui couvre 88 % du territoire, soit 23 millions d’hectares (AGEOS, 2020), le Gabon emmagasine d’importants stocks de carbone, qui contribuent à l’atténuation du changement climatique au niveau mondial. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le Gabon fait partie des pays très sensibles aux incidences des changements climatiques. Pour cette raison, et par la volonté des décideurs politiques, des structures telles que l’AGEOS développent des outils et acquièrent des données satellitaires et in situ pour le suivi des ressources naturelles. Aux côtés notamment du Ministère des Eaux et forêts et de l’Agence Nationale des Parcs Nationaux, ces démarches bénéficient d’un apport significatif du monde de la recherche avec les Universités et les Organisations Non Gouvernementales pour une action concertée en faveur d’une gestion durable de l’environnement.

L’AGEOS a déjà participé activement aux différents comités de pilotage et à la rédaction de la charte actuellement validée du SCO.

2 Mise en place du SCO Gabon

Le SCO au Gabon a été lancé via l’organisation d’un atelier national le 28 mai 2021 à Libreville avec pour objectifs de :

• Mobiliser les partenaires nationaux autour de l’intérêt et de l'organisation d’un SCO à l’échelle nationale,
• Démarrer des travaux sur les Termes de référence du SCO Gabon, devant aboutir à une charte,
• Mobiliser les partenaires pour le développement d’un projet de Système de suivi des Mangroves du Gabon.

La valeur ajoutée d’une initiative gabonaise du SCO serait de :

• Initier ou promouvoir des projets locaux ayant des thématiques liées au suivi, à l’atténuation et à l’adaptation aux effets du changement climatique ;
• Stimuler l’expertise locale en la matière ;
• Vulgariser et promouvoir les résultats, les données, les méthodes et les outils ;
• Fournir les connaissances et les infrastructures relatives ;
• Sensibiliser sur l’importance de l’observation de la Terre pour les actions sur le climat.

3 Acteurs et partenaires

Sous le leadership de l’AGEOS, en tant qu’agence spatiale, l’initiative SCO au Gabon regroupe des acteurs locaux directement concernés par la lutte contre le réchauffement climatique et ayant confirmé leur volonté d’adhésion lors de l’atelier de lancement : le Ministère des Eaux et Forêts, l’Agence Nationale des Parcs Nationaux, le Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CENAREST), les Laboratoires de l’Université Omar Bongo et l'Institut National Supérieur d'Agronomie et de Biotechnologie (INSAB) de l’Université des Sciences et techniques de Masuku, le Haut-Commissariat à l’Environnement et au Cadre de Vie, les municipalités, les ONGs environnementales, et encore bien d’autres.

 Atelier de lancement du SCO Gabon le 28 mai 2021 à Libreville. © AGEOS

4 Projets

Développement d’un système de suivi des Mangroves du Gabon (SUMAG)

Les mangroves sont reconnues comme étant le plus efficace des puits de carbone (Donato et al., 2011 ; Kauffman et al., 2011). En effet, du fait de leur très forte productivité primaire et des conditions anoxiques des sols qui limitent les processus de décomposition, les mangroves ont la capacité de stocker des quantités exceptionnelles de carbone, soit 1023 Mg/ha en moyenne (Donato et al., 2011).  Malgré les nombreux services écosystémiques qu’elles rendent, tels que la protection du littoral et de la biodiversité, elles sont fortement menacées par les activités anthropiques. Ainsi, leur superficie mondiale est passée de 18,8 millions d'hectares à 15,2 millions hectares en 25 ans (FAO, 2007). Au Gabon, les efforts pour stopper ou ralentir le processus de dégradation des mangroves souffrent tout particulièrement du déficit de données et de connaissances sur cet écosystème à l’échelle nationale. Vue leur importance dans l’atténuation (capacité de séquestration du carbone) et l’adaptation (protection des littoraux) aux changements climatiques, il est impératif de caractériser et comprendre cet écosystème et sa dynamique afin de susciter la mise en place d’un cadre juridico-institutionnel adapté pour sa protection et son suivi. Les outils d’observation de la Terre présentent des atouts considérables pour la compréhension et le suivi des mangroves car ils permettent une meilleure répétitivité des mesures dans cet environnement difficile d’accès, une meilleure discrimination par la multiplicité des capteurs satellitaires disponibles, mais aussi des méthodes de traitement de l’information éprouvés.

Le projet SUMAG a pour objectif de mobiliser les outils de télédétection pour mieux contribuer à caractériser le fonctionnement de cet écosystème, soutenir sa gestion et optimiser sa préservation et sa valorisation à travers la vulgarisation et la sensibilisation du public et des décideurs politiques. Il prévoit pour cela la mise en place d’une plate-forme de suivi et de gestion des mangroves qui puisse répondre durablement à la problématique de dégradation des mangroves. Il s’adresse aux acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux liés à la gestion de ce milieu littoral à forte valeur économique, patrimoniale et environnementale.

Le projet a déjà été validé par le SCO et va être soumis pour labélisation. Un draft de la plateforme a déjà été développé sur fond propre et sa finalisation nécessite la mobilisation de financements complémentaires.

5 Actualités du SCO au Gabon

• 03/06/2021 : SCO Gabon : 1er atelier de mise en place
• 31/03/2021 : Top départ pour le Gabon