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AEROLAB SPACE montre les GES à l’échelle de la région Grand Est

Publié le 23/04/2024
Établir des bilans carbone et vérifier l’atteinte ou non des objectifs de réduction de gaz à effet de serre (GES) passent obligatoirement par un inventaire des émissions de GES. Répondant à la nécessité d’obtenir ces données rapidement, à l’échelle locale et régionale, le projet AEROLAB SPACE propose une méthode de mesures en temps réel et de modélisation.

Déjà mise en œuvre dans la région Grand Est pour faire du suivi en temps réel des émissions de GES, la méthode d’AEROLAB SPACE est une première en France. Celle-ci vient compléter avec des données spatiales les travaux du pôle de recherche et d’innovation AEROLAB porté par l’Université de Reims.

Véritable outil d’aide à la décision environnementale et politique, le projet assure un suivi spatial des sources d’émissions de GES et génère un indicateur de confiance et de traçabilité des émissions grâce à une importante synergie de données :

  • des données in situ, très locales et précises, issues de stations au sol et de capteurs aéroportés (avion, drone, ballon) développés dans la cadre du pôle AEROLAB ;
  • des données spatiales, précises, en temps réel et avec une revisite fréquente des satellites ;
  • des simulations par modélisation de la diffusion des différents GES en tenant compte des paramètres météorologiques.

Ce suivi en temps réel est d’autant plus important que les inventaires officiels des émissions ne sont publiés que tous les deux ans environ.

Inventaires et incertitudes
Il existe un cadre réglementaire pour les inventaires nationaux, mais pas pour les échelles plus locales, pourtant nécessaires pour les décideurs publics et le suivi des mesures de lutte contre l’émission de gaz à effet de serre. Ajouté à cela, le manque de données et l’évolution rapide des zones urbaines contribuent à accroitre les erreurs et les imprécisions dans les bilans carbone. Pour suivre précisément les émissions de gaz à effet de serre et leurs tendances (à la hausse, à la baisse), il est nécessaire d’homogénéiser les protocoles d’inventaire, notamment en identifiant toutes les sources et puits d’émissions, et en incluant tous les secteurs d’activité.


💨 Pour en savoir + : Pourquoi les bilans carbone sont incertains – et comment les améliorer, article publié dans The Conversation le 9 octobre 2022 

Travaillant avec CapGemini pour concevoir la plateforme digitale qui rendra compte des indicateurs et de cartes dynamiques à jour des émissions de GES sur la région Grand Est, l’équipe focalise pour l’instant sur la ville de Reims. En effet, celle-ci dispose de nombreuses données in situ nécessaires pour corréler les données satellitaires et « caler » les modèles. Ayant procédé à de nombreuses comparaisons des différents types de données, l’équipe projet a notamment mené des mesures par avions au-dessus du site industriel de Chalon pour quantifier le panache d’émission et le comparer avec les résultats de son modèle enrichi de données météorologiques. Elle a également analysé les différences entre émissions diurnes et nocturnes sur des sites forestiers et agricoles pour dégager les émissions anthropiques.

AerolabSpace mesures avion

Mesures par avion montrant le panache d’émissions de GES au-dessus du site industriel de Chalon. © AEROLAB

Si les prochains mois seront consacrés à produire des cartes d’émissions améliorées, l’équipe projette de livrer un outil opérationnel en janvier 2025.

Aerolab Space interface V1

Première version de la plateforme AEROLAB SPACE avec les évolutions des émissions de CO2 depuis 2010. © CapGemini​​​​​​​