Direction Guyane avec OpHySE

Labellisé SCO en mars 2021, et bien que la situation Covid pénalise la collecte des besoins utilisateurs, l’équipe OpHyse, pilotée par la société Hydro Matters, avance sur ses étapes techniques conformément à son calendrier. Pour atteindre son objectif, le projet s’organise en Work Packages ou WP, dont voici les progrès.

Rappel de l’objectif

Expérimenté en Guyane, le projet OpHySE (Operational Hydrology from Space and modEls) vise la mise en place d’une plateforme de suivi en temps réel par satellite de l’état des fleuves et d’aide à la navigabilité dans un contexte de changement climatique. Les services de l’État et du territoire pourront ainsi analyser en temps réel les risques liés à un excès ou à un manque d’eau dans les cours d’eau, et par conséquent planifier d’éventuelles actions ou déplacements.

Zoom sur le réseau hydrologique de Guyane

• 2 majestueux fleuves frontières : le Maroni à l’ouest, commun avec le Suriname, l’Oyapoque à l’est, commun avec le Brésil ;
• 7 fleuves de plus de 100 km de long.

Entre un environnement amazonien peu propice à l’installation d’un réseau de suivi in situ et la nécessité d’intégrer les données hydrologiques des pays voisins, la solution satellitaire portée par OpHySE revêt un enjeu majeur.

WP1 : Données

Après échanges avec la DGTM (Direction Générale des Territoires et de la Mer), une grande quantité de données in-situ (débits et hauteurs) a été récupérée pour le Maroni mais aussi sur les plus petits bassins côtiers. Concernant les hauteurs d’eau par altimétrie, il demeure nécessaire de faire un diagnostic exhaustif de l’existant et d’augmenter la couverture actuelle.

Bassin versant du Maroni et localisation des stations in situ (points rouges) ayant déjà permis de collecter de longues séries de hauteur et de débit. © Hydro Matters

WP2 : Modèle Grand Bassin

Il s’agit ici de modéliser le débit des grands bassins côtiers, en partenariat avec le projet Progysat. Ce dernier prend en charge le prétraitement des données sur l’Oyapoque, permettant à Hydro Matters, pilote d’OpHySE, de se concentrer sur le Maroni et les bassins côtiers. Facilitée par les séries de débits collectées in situ, la vérification du calage du modèle sur le Maroni est en cours.

WP3 : Hauteur/Débit = Tarage

Cette étape a pour objectif d’établir, grâce au modèle du WP2, la courbe de tarage - c’est à dire la relation entre la hauteur d'eau et le débit - des cours d’eau guyanais. D’ores et déjà développés, les algorithmes sont prêts pour lancer cette étape au terme des WP1 et 2.

WP4 : Indicateurs

Des entretiens avec les utilisateurs finaux permettront de définir les indicateurs attendus.

WP5 et 6 : plate-forme de visualisation

Des discussions sont prévues autour d’une présentation de la plate-forme Niger existante et co-développée par plusieurs acteurs du projet pour définir celle qui sera proposée en Guyane, en fonction des besoins et moyens de la DGTM.

Une complémentarité sera privilégiée avec le bulletin produit par Bio-Plateaux, projet piloté par l’Office International de l’Eau pour développer le partage d’informations sur l’eau et la biodiversité des milieux aquatiques entre la Guyane et ses voisins du Brésil et du Suriname.

Prochaines étapes

• Finalisation et validation du modèle de débit du bassin versant du Maroni pour mise en œuvre opérationnelle ;
• Mise en place et calage du modèle de débit sur les bassins versants côtiers ;
• Consolidation des courbes de tarage ;
• Diagnostic de l’altimétrie ;
• Ébauche de proposition technique d’une plateforme de visualisation selon les besoins des partenaires ;
• Recensement des incidents (remontées salines, arrêts de pompage, naufrages de pirogues, débordements fluviaux, etc.)  et analyse de la variabilité temporelle de tels évènements.