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Date de labellisation

Mars 2021

Localisation

Chamonix-Mont-Blanc (France)

Pilotage

SCO France

Outil disponible

Voir la carte des habitats ➔

ORION

Le projet ORION vise à rendre disponible des indicateurs issus d’images satellites aux gestionnaires de la biodiversité, au sein d’un territoire emblématique de montagne : la vallée de Chamonix. Images Sentinel-2, relevés botaniques et pièges photo sont croisés afin d’évaluer les conséquences de l’expansion des arbustes sur la diversité floristique et les grands herbivores de montagne.

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Un chamois photographié par caméra trap dans une lande à rhododendron, dans le massif du Mont-Blanc. © CREA Mont-Blanc

Impacts de l'expansion des arbustes sur la biodiversité

Projet terminéAu terme de 20 mois de développement, le projet ORION a livré une cartographie à haute résolution de 11 classes d’habitats du massif du Mont-Blanc ainsi que des indicateurs de diversité faunistiques et floristiques, dont un indicateur de surface pâturable. Les résultats de ces travaux sont en accès libre sur le site de l’Atlas du Mont-Blanc.

PRÉSENTATION

Alors que la limite supérieure de la forêt est très étudiée et surveillée depuis de nombreuses années, la distribution des ligneux bas (ou landes) dans les Alpes est souvent mal prise en compte dans la cartographie et dans la gestion des milieux de montagne. Or les landes représentent aujourd’hui un habitat structurant et parfois dominant de la couverture végétale en montagne. Leur extension au détriment des prairies conduit à un certain nombre de « disservices écosystémiques », c’est-à-dire dont les fonctions sont perçues comme négatives pour les écosystèmes et le bien-être humain. Le remplacement des prairies de montagne par des landes i) entraîne localement une baisse dans la diversité floristique, ii) réduit les ressources végétales disponibles pour les herbivores (sauvages et domestiques) et iii) modifie les paysages de montagne du point de vue du touriste et du randonneur. Ces dernières années dans les Alpes, on observe une forte expansion des landes, qui a été favorisée à la fois par le réchauffement climatique induisant une réduction de la durée d’enneigement, mais également par l’abandon du pastoralisme en faveur du tourisme.

Le massif du Mont-Blanc est un site emblématique des effets du changement climatique dans les Alpes. Au même titre que la fonte des glaciers et du permafrost en haute montagne, l’érosion de la biodiversité constitue une conséquence critique du réchauffement climatique à surveiller du point de vue de la gestion territoriale et de la conservation.

La mise en service du satellite Sentinel-2 offre aux scientifiques et aux gestionnaires du territoire la possibilité d’améliorer les suivis spatio-temporels des milieux de montagne, grâce à une meilleure résolution spectrale, spatiale et temporelle. Les relevés botaniques réalisés sur le terrain permettent d’apprécier les conséquences de l’expansion des landes sur la diversité floristique, notamment celle des prairies. Autrement difficile à observer, les « pièges photo » rendent possible l’observation de la faune sauvage et sa fréquentation des habitats de montagne.

Le projet ORION (biOdiveRsity Impacts of shrub expaNsion) consiste à fournir des services opérationnels aux décideurs pour les aider à gérer l’expansion des landes sur leur territoire. Nous proposons une approche multi-trophique qui vise à appréhender les conséquences de la fermeture des prairies sur la diversité floristique et sur l’utilisation des habitats par les grands herbivores sauvages (principalement cerf, chevreuil et chamois).

Zone d'étude et contexte du projet ORION

Site(s) d’application

La Communauté de Communes de la Vallée de Chamonix-Mont-Blanc, France

DONNÉES

Satellite

Sentinel-2A et -2B

Autres

Relevés botaniques (phyto-sociologiques) de terrain
Images prises par piège photo
MNT à haute résolution

RÉSULTATS - PRODUITS FINAUX

Le projet ORION fournit un certain nombre d’outils au service des gestionnaires des espaces naturels :

Cartographie à haute résolution (10m) et réplicable de la distribution des habitats réalisée à partir d’images du satellite Sentinel-2 et validée par des observations au sol

◀︎ Figure1. Carte d’habitat finale sur le territoire de la Communautés de Communes de la Vallée de Chamonix Mont-Blanc pour les 11 classes modélisées. La carte zoomée en haut à gauche montre la variation spatiale des milieux dans le secteur de la montagne de Loriaz dans la commune de Vallorcine. © CREA Mont-Blanc

◀︎ Figure2. La cartographie réalisée est supérieure aux produits existants à l’échelle de la France (OSO) ou de l’Europe (CORINE), grâce à la sélection des variables explicatives utilisées, la calibration locale de l’algorithme dans la vallée de Chamonix, ainsi qu’aux classes d’habitat modélisées qui incluent les habitats de transition (limite de la forêt et écotone lande-prairie).

Indicateur de diversité floristique en fonction de la couverture de la lande à partir des relevés botaniques

► Figure3. Variation de la richesse spécifique des plantes en fonction de la couverture des landes pour 144 relevés phytosociologiques réalisés par le CBNA au-dessus de 1700 m en Haute-Savoie. La taille des points correspond au pourcentage de recouvrement du rhododendron (Rhodo), tandis que la couleur correspond au pourcentage de l’airelle bleu (LVU). On observe une baisse dans la diversité floristique à partir de plus de 30% de recouvrement de lande. © CREA Mont-Blanc

Indicateur de la fréquentation des grands herbivores en fonction de l'habitat à partir des caméras traps

▲ Figure4. Courbe de probabilité d’occupation (autrement dit de détection par piège photo) du chamois en fonction de la hauteur de la canopée végétale. L’incertitude statistique de la courbe est représentée par la zone grisée qui montre l’erreur standardisée.

▲ Figure5. Proportion des sites de piège photo occupés par le lièvre variable en fonction du mois de l’année et du milieu, estimé à partir d’un modèle de « site occupancy ». L’espèce semble préférer passer l’hiver dans la forêt et l’été de préférence dans les zones de transition entre la lande et la prairie.

Cartographie des zones à enjeux sur le territoire de la CCVCMB (identification des prairies vulnérables et susceptibles d'être colonisée par la lande)

▲ Figure 6. Extraits de la carte d’habitat pour chaque alpage de la CCVCMB. Les alpages de Blaitière, de la Pendant et des Rachasses ont très peu de prairies continues, même si des graminoïdes et forbes sont sûrement entremêlés dans la lande et fournissent une certaine ressource pastorale. En l’occurrence les alpages de Bellachat, Loriaz et le Lavancher présentent des étendues importantes de prairies. On peut déduire que ces prairies sont entretenues par l’activité pastorale historique et actuelle puisqu’elles se retrouvent entourées par la lande, la forêt ou les deux. © CREA Mont-Blanc

Mise à disposition des indicateurs et des données associées aux gestionnaires, sous forme de données SIG et de portail de data visualisation en accès libre sur le site de l'Atlas du Mont-Blanc :

Page Prairies alpines, poches de résistance pour comprendre les enjeux ;
Page Suivi satellite d’une « surface pâturable » pour voir les indicateurs développés.

Mise à disposition sur Flickr (sous licence CC BY 4.0) du graphique intitulé « Les habitats de la vallée de Chamonix »

👉 La méthode et les travaux développés dont l’objet d’un rapport final (disponible au format pdf dans la section Ressources ci-dessous) : Carlson B., Bayle A., Bison M. & Delestrade A. ORION : biOdiveRsity Impacts of shrub expansiON in the Chamonix valley. Projet financé par l’Office français de la biodiversité (OFB) dans le cadre du Space Climate Observatory (SCO) France, 2021-2023. Septembre, 2023, 33p.