XtremQuality présente sa solution de suivi de la qualité de l’eau à la COP30
Le changement climatique transforme le cycle de l’eau en le rendant beaucoup plus changeant, altérant non seulement la disponibilité de la ressource en eau mais aussi sa qualité. Le maintien de la qualité des masses d’eaux est en effet essentiel pour assurer la pérennité des services écosystémiques rendus par les hydrosystèmes et l’utilisation de cette ressource par les populations. Il devient donc crucial de suivre la dégradation de la qualité des eaux de surfaces afin de comprendre la part des changements globaux dans cette détérioration et de celle des activités humaines locales pour proposer des stratégies de gestion des usages multiples de l’eau plus résilientes.
La solution XtremQuality
Focalisé sur la région Sud-Ouest, XtremQuality vient fournir une solution innovante pour estimer des paramètres de qualité des eaux des rivières, retenues et lacs depuis l’espace. Alors que l’information satellite était jusqu’ici limitée aux plus grands lacs, XtremQuality permet pour la première fois de surveiller et d’évaluer des milliers de petits plans d’eaux, en grande majorité artificiels, et de fournir des données inédites pour la gestion des bassins versants.
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👉 En exploitant les images satellites fournies par la constellation Sentinel-2 du programme Copernicus, le projet a développé une chaîne de traitement permettant de cartographier des paramètres de qualité des eaux (niveau de turbidité, niveau d’eutrophisation), qui ont été validés grâce au partenariat avec l’Agence de l’Eau Adour Garonne. 👉 En couplant, observations satellites, bases de données in situ et intelligence artificielle, il a été possible non seulement de suivre les masses d’eaux mais aussi de comprendre les facteurs de dégradation, en identifiant la contribution des évènements extrêmes et de la comparer aux caractéristiques des bassins versants, notamment l’usage des sols, pour contribuer à de meilleures stratégies d’adaptation. 👉 La méthode peut s’appliquer en n’importe quel lieu. Une plateforme web est en cours d’élaboration pour restituer et visualiser les résultats. |
L’union fait la force : l’efficacité de la coopération pour construire des solutions pour demain Conformément à la philosophie SCO qui préconise l’alliance entre sciences, public et privé, le projet XtremQuality est le fruit d’un partenariat entre l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD – Laboratoire Géosciences Environnement Toulouse), le CNRS (Centre de Recherche sur la Biodiversité et l’Environnement), les entreprises HETWA et Magellium, financé par le CNES et l’Agence Adour Garonne. |
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Vues de la plateforme mettant à disposition les données de qualité des eaux issues d’images Sentinel-2 et méthodes d’analyses IA sur les petites retenues de la région Sud-Ouest : ► Le niveau moyen d’eutrophisation est signalé selon la classe : oligo/mésotrophique (extrêmement pauvres en nutriments), eutrophique (excès de nutriments), hypereutrophique. ▼ Cartes spatialisées de concentrations de chlorophylle-a à haute résolution. |
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Présentation à la COP30
Avec le souhait de transposer son système sur une large région agricole au Brésil, également confrontée à la problématique du stockage d’eau agricole dans un contexte de sécheresses plus fréquentes, le projet SCO XtremQuality a saisi l’occasion de présenter sa méthode et ses résultats durant la COP 30 à Belém (Brésil). Il a pour cela choisi l’événement parallèle « From ground to orbit : Combining in-situ and satellite monitoring of water and forest resources for adaptation to climate change », le 10 Novembre 2025. XtremQuality illustrait en effet très bien l’objectif de cet évènement destiné à mettre en lumière la complémentarité des approches entre réseau de mesure sur le terrain, information spatiale et analyse numérique pour contribuer à mieux suivre les impacts du changement climatique et fournir des outils de décision performants aux institutions en charge de la gestion de l’environnement.
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► Il existe plusieurs centaines de milliers de retenues au Brésil, de toute taille, utilisées pour stocker l’eau durant la saison des pluies et supporter des usages multiples de la ressource. Avec le changement climatique et l’utilisation intensive des terres, la dégradation de la qualité des eaux devient un enjeu majeur que les pouvoirs publics doivent suivre. Exemple de carte de niveaux de concentration de chlorophylle-a de petites retenues dans l’éat du Ceará à partir d’images Sentinel-2 (source FUNCEME). |
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L’auditoire a montré beaucoup d’intérêt pour le projet, l’analyse de la qualité des eaux depuis l’espace étant parmi les innovations les plus récentes issues du spatial. Plusieurs agences se sont montrées intéressées par les résultats et méthodes pour les déployer en Amérique du Sud.
Dans la zone réservée aux délégations officielles, cet événement était organisé par le Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB), le Partenariat Français pour l’Eau (PFE) et l’initiative One Water Vision avec le support de l’INRAE, et comptait avec la participation de représentants des agences spatiales française (CNES), japonaise (JAXA), européenne (ESA) et de l’Organisation Météorologique Mondiale OMM.
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► Basé à l‘antenne IRD de Brasília, Jean-Michel Martinez, pilote du projet XtremQuality, a profité de cette COP tenue au Brésil pour valoriser ces travaux le plus largement possible. Ayant eu l’honneur de s’entretenir avec le président de la République Emmanuel Macron le 6 novembre à Bélem, il a évoqué avec lui la façon dont l'utilisation du spatial en Amazonie alimentait la recherche et le secteur privé en France, dont le SCO. © IRD / Célia Esnoult |
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