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18° Trimestrielle du SCO France

Publié le 22/09/2025
De la prévention des littoraux à la gestion de l’eau agricole en passant par la renaturation des villes, les données satellitaires alimentent diverses initiatives pour s’adapter au changement climatique. Jeudi 18 septembre 2025, lors de la 18ème « Trimestrielle du SCO France », trois projets ont présenté leurs SCOlutions en France et en Afrique de l’Ouest.

Les records de chaleur tombent année après année, et désormais mois après mois. Dans leurs sillons, tous les territoires n’ont d’autre alternative que de s’adapter : ici pour mieux gérer les ressources en eau qui se raréfient mais dont les cultures ont besoin pour pousser, là pour faire baisser le thermomètre qui explose dans certains quartiers urbains, ou encore pour palier la montée de l’océan qui grignote les littoraux et leurs infrastructures.

Jeudi 18 septembre 2025, lors de la 18ème Trimestrielle du SCO France, trois projets SCO ont montré comment ils utilisent les données satellitaires pour concevoir les outils qui vont permettre aux villes et territoires de se projeter, concevoir et mettre en œuvre des stratégies d’adaptation.

 

Préambule : la Charte Internationale Espace et Catastrophes Majeures

Par Émilie Bronner, représente du CNES au secrétariat exécutif de la Charte

Service emblématique du spatial au service de l’humanitaire, la Charte Internationale Espace et Catastrophes Majeures regroupe 17 agences spatiales qui, gratuitement, mobilisent leurs satellites pour fournir le plus tôt possible images et cartographies d’une catastrophe majeure qui aident les secours à s’organiser. Avec près de 1000 activations dans 143 pays, elle est le témoin des conséquences du changement climatique avec un nombre de cataclysmes qui grimpe en flèche ces dernières années. 75% des activations concernent des phénomènes hydrométéorologiques.

Opérationnelle depuis 25 ans, c’est le CNES, à l’origine de sa création avec l’ESA, qui en prend la présidence tournante d’octobre 2025 à avril 2026. 

WACA-VAR 

Par Rafael ALMAR (IRD) et Christophe Brière (EGIS)

Collaboration entre les mondes de la recherche et de l’ingénierie, WACA-VAR est la composante spatiale du programme WACA porté par la Banque Mondiale. Il s’appuie sur les satellites pour fournir des données fiables, accessibles et actualisées sur la dynamique des littoraux d’Afrique de l’Ouest afin d’en améliorer la gestion et la résilience face aux effets du changement climatique.

 

 

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À retenir

  • Divers satellites publics et privés utilisés pour tester différents capteurs : Sentinel-2, Venµs, Pléiades et Pléiades Neo, vidéo par satellite (JILIN, Satellogic, Planet).
  • Le projet travaille à 2 échelles :
    • Construction d’un indicateur de vulnérabilité du littoral à l’échelle régionale pour mieux orienter l’action, enrichir les données de terrain, voire s’y substituer dans les zones difficiles d’accès ;
    • Application au design d’ouvrage d’ingénierie (protections côtières notamment) à l’échelle locale en réalisant un atlas cartographique de la bathymétrie côtière fine.
  • Toutes ces données, cartographies interactives et indicateurs dérivés seront mutualisés et visualisables sur un tableau de bord web en cours de développement.
  • L’outil sera reproductible à l’échelle internationale.
    💡 WACA-VAR sur le terrain – 2 juillet 2025

 

EO4AgriWater

Par Virginie Dahinger (MEOSS)

S’appuyant sur l’expérience de plusieurs initiatives précédentes, soutenues par le SCO, EO4AgriWater avance très concrètement sur les réponses à une question complexe : comment mieux connaitre, localiser et anticiper les ressources en eau dans un climat qui change ? Éprouvant l’utilisation de données satellite sur deux territoires très contrastés (France et Nouvelle-Calédonie), le projet automatise la production d’indicateurs clés en termes d’irrigation et de sécheresse.

 

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À retenir

  • Satellites utilisés : Sentinel-1 (radar), Sentinel-2 (optique), archives LandSat 5 à 9 (optique) et MODIS (thermique) sur plus de 20 années.
  • Usage des données :
    • Classification automatique des types de culture et de l’irrigation (parcelles irriguées/non irriguées) ;
    • Suivi de la sécheresse et des anomalies à 500 m (MODIS) et à 10 m (LandSat et Sentinel-2) ;
    • Suivi des surfaces des plans d’eau ;
    • Calcul d’un indicateur de synthèse (vulnérabilité du territoire).
  • Les utilisateurs du projet bénéficient d’un accès sécurisé aux résultats sur la plateforme Meo-Water Irrigation de MEOSS.
  • Prochaines étapes : intégrer les ressources en eau souterraine et développer le calcul de super indicateurs.

 

Target 2050 

Par Basile Goussard (NetCarbon)

Les projets d’aménagement urbain sont-ils compatibles avec un futur à +4°C ? Telle est la question que se posent toutes les villes face au changement climatique. Target 2050 les aide à répondre et à s’assurer que leurs projets sont alignés avec la stratégie nationale bas carbone à l’horizon 2050.

💡 La démonstration en live de l’application développée est surprenante de clarté et de précision !

 

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À retenir

  • Données satellite : très haute résolution Pléiades (+ orthophoto de l’IGN) pour établir l’occupation du sol, et données ERA5 de C3S pour le suivi de la température.
  • Pour un projet en un lieu donné :
    • Le système établit un état des lieux de l’occupation du sol et de la température
    • En renseignant les caractéristiques du projet (x plantations d’arbres, application de tel revêtement…) l’appli va simuler l’impact de ces aménagements sur 25 ans et délivrer une note selon 3 indicateurs : artificialisation, stock de carbone et température. Il est ensuite possible de dupliquer cette simulation pour modifier les actions prévues (+ d’arbres etc) et comparer les scores.
  • L’équipe de NetCarbon consolide sa méthode pour automatiser l’amélioration de projets.

 

Pour toute question relative à cette trimestrielle, écrivez-nous ici.