3 projets, 3 milieux, 1 levier : les données satellite
26 des 50 variables climatiques essentielles ne peuvent être observées que depuis l’espace. Si nous ajoutons le fait qu’aucun lieu n’est inaccessible aux satellites et que de très nombreuses données sont gratuites, nous obtenons la raison d’être du SCO : exploiter le potentiel de ces données, précises et régulières, pour aider les territoires à s’adapter aux impacts du changement climatique.
Jeudi 27 mars 2025, lors de la 17ème Trimestrielle du SCO France, trois projets SCO ont montré comment ils utilisent divers satellites, dont plusieurs en commun, pour préserver des milieux et répondre à des problématiques totalement différentes.
Par Marc Lucas (CLS)
Depuis 2011, les algues sargasses prolifèrent sous l’effet du changement climatique et perturbent la vie des littoraux des Caraïbes à l’Afrique de l’Ouest. Portée par le projet SeSaM, l’utilisation des satellites s’impose comme la solution la plus judicieuse, techniquement et économiquement, pour avoir une vision en temps réel des bancs d’algues dans l’ensemble du bassin atlantique et anticiper leurs échouages. |
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À retenir
- Satellites utilisés :
- GOES à 1 km résolution toutes les 15 minutes pour contrer la problématique des nuages ;
- Sentinel-3 et MODIS à 300 m, pour calculer un index de présence des sargasses et établir une cartographie de ces dernières ;
- Sentinel-2 et Landsat à 20 m pour estimer surface et volume des bancs d’algues.
- Développé par l’IRD, le modèle de croissance et de déplacement des sargasses permet de faire des prévisions d’arrivée des sargasses sur les littoraux 3 à 6 mois à l’avance.
- En accès libre, la plateforme SeSaM permet de visualiser les détections satellitaires de sargasses et intégrera les prévisions de déplacement dès cet été 2025.
💡 À l’assaut du fléau des sargasses avec SeSaM – 10 avril 2025
Par Stéphane Mermoz (GlobEO)
Dans le Delta du Mekong, appelé le « bol de riz du Vietnam », le gouvernement veut favoriser une irrigation intermittente plutôt que continue des rizières car cela permet de réduire les émissions de méthane, puissant gaz à effet de serre, ainsi que la quantité d’eau utilisée sans nuire aux rendements. En soutien à cette stratégie nationale, Mérimée cartographie l’état d’irrigation les rizières grâce aux données satellites radar, et y associe une estimation spatiale et temporelle des émissions de méthane. |
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À retenir
- Satellites radar utilisés :
- Sentinel-1 en bande C pour réaliser les cartes de riz et de stades phénologiques des plantes ;
- SAOCOM et ALOS2-PALSAR en bande L, une plus grande longueur d’onde qui pénètre jusqu’au pied des plants pour détecter la présence d’eau ou non.
- En complément, les partenaires vietnamiens du projet réalisent de nombreuses mesures in situ lors du passage des satellites (918 champs visités à 11 dates entre novembre 2023 et mars 2025).
- Les cartographies montrent très clairement une majorité de champs irrigués en alternance dans le nord du delta et en continu dans le sud. Selon les derniers résultats, une irrigation intermittente de tout le delta aurait permis une réduction de 37 gigagrammes (soit 37 000 tonnes) de méthane sur les trois mois de la saison de début 2025.
- Les cartes d’irrigation des rizières seront agrégées d’ici novembre 2025 dans la plateforme VietSCO, prédéveloppée dans le cadre des projets VimeSCO-Rice et Viet-ARRO.
💡 VietSCO Mérimée présente ses premiers résultats au Vietnam – 31 mars 2025
Par Jean-Philippe Malet (A2S/EOST)
Le changement climatique modifie les paysages et les cultures agropastorales dans des environnements à fort potentiel de stockage de carbone et aux nombreux services écosystémiques. Grâce aux données satellitaires, EO4MP met à disposition TerEcoData, un service d’analyse en ligne personnalisable pour créer et visualiser des indicateurs sur l’état de la végétation afin de poser un diagnostic environnemental sur de grands territoires géographiques et sur le long terme. |
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À retenir
- Données d’entrée : données satellite Sentinel-2 avec, en complément, données topographiques haute résolution et données parcellaires, y compris via le téléchargement par l’utilisateur de son propre fichier.
- Exemples de produits : cartographie d’habitats, identification de trames vertes, suivi phénologique des végétaux…
- Spécificités de l’outil : calcul de 60 indicateurs à la demande, organisation des couches d’informations en cubes de données, calcul de statistiques zonales, indicateurs phénométriques.
- Tout est automatisé : l’utilisateur doit juste définir la zone d’étude, la période d’intérêt et mes paramètres du calcul.
- Lancement du service TerEcoData, opéré et maintenu par l’IR Data Terra, en juillet 2025.
Pour toute question relative à cette trimestrielle, écrivez-nous ici.