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9e rencontre du SCO France

Publié le 13/07/2023
Parmi les impacts les plus visibles du changement climatique, l’érosion du littoral grignote toutes les côtes, parfois à pleines dents. Aussi, pour son second comité de l’année, le SCO France s’est rendu en Normandie, accueilli par le Cerema Normandie Centre. Retour sur cette journée d’échanges et de découvertes, dont une remarquable démonstration du risque de submersion grâce à la réalité augmentée.

Hôte de cette neuvième session du SCO France, Philippe Lemaire, directeur territorial adjoint du Cerema Normandie Centre, a rappelé le double défi actuel du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement : « le premier défi, propre au Cerema, consiste à mettre en place l’évolution de sa gouvernance puisque nous sommes désormais un établissement à la fois national et local. L’autre enjeu est l’adaptation au changement climatique, un défi commun pour lequel le Cerema se positionne comme un acteur majeur [pour] proposer des approches intégrées aux territoires. […] Pour cela, nous avons besoin de modèles et de données satellites, le cœur d’action du SCO : pour mesurer, suivre et comprendre les phénomènes, mais aussi évaluer l’efficacité des actions qui vont être engagées, étant entendu que les enjeux économiques et humains sont immenses. Nous n’avons pas le droit à l’erreur ».

La séance du matin

Après un bilan international du premier semestre, les membres du SCO France ont abordé leur propre bilan :

  • 61 projets dont 18 terminés, conformément au contrat initial qui prévoit des développements rapides. Ces projets sont mis en œuvre dans 28 pays, notamment grâce au partenariat de l’IRD, implanté en de nombreux endroits du globe.
  • Succès du second Congrès du SCO France, le 30 mai 2023, dont les participants ont pu découvrir le film en avant-première.
  • Focus sur les deux grands types de services opérationnels générés par les projets SCO : ceux qui valorisent la science, essentiellement portés par des laboratoires et dont les outils sont en accès libre, et ceux, commercialisés, car portés par des entreprises avec un modèle économique pensé dès le début du projet.
  • Ce constat confirme le rôle croissant et prépondérant du secteur privé dans le secteur de l’Observation de la Terre. Ici ont notamment été évoquées la multiplication des constellations privées dans les années à venir, qui vont fournir d’autres types de données dont certaines spécificités seront utiles aux projets SCO.

Après un point sur la mise en œuvre de l’appel à projets qui ouvre en septembre 2023, les participants ont également abordé les perspectives à court et moyen terme, dont :

  • Labéliser et soutenir 10 nouveaux projets par an en moyenne ;
  • Accompagner « l’après SCO » des projets en poursuivant la valorisation des solutions opérationnelles développées ;
  • Développer les partenariats, notamment financiers et techniques ;
  • Continuer à travailler l’articulation entre valorisation de la recherche et développement de services climatiques.
  • Faire le lien avec l’élaboration du Plan national d'adaptation au changement climatique.

La matinée s’est achevée avec la présentation de 4 projets : EO4Wetlands et Pléiades4UrbanFlood, respectivement présentés par Cyrille Fauchard et Teodolina Lopez du Cerema, EO4InterTopo présenté par Benoit Laignel de l’UMR M2C (Université de Rouen) et REVE Côt, introduit par Stéphane Costa de l’UMR IDEES (Université de Caen).

Si les trois premiers projets sont labellisés SCO, REVE Côt ne l’est pas mais pourrait bien le devenir : il propose un outil de réalité virtuelle pour sensibiliser au risque de submersion les décideurs, aménageurs, mais aussi habitants des villes côtières. La vidéo présentée en séance est impressionnante : elle simule, dans une rue d’Étretat, la tempête de février 1990 avec un mètre d’eau supplémentaire du niveau de la mer. La vague qui déferle soudainement dans cette rue si tranquille surmonte les pas de porte en quelques secondes avant d’atteindre tout aussi vite les fenêtres. Devant les excellents retours provoqués par cette vidéo, l’équipe projet aimerait aller plus loin, notamment grâce aux données spatiales, tant pour améliorer la connaissance de l’aléa d’inondation marine que pour faciliter le déploiement technique de l’outil, notamment pour la reconstruction 3D urbaine.

Une vidéo pour prendre conscience des risques de submersion marine. © Cireve

Les visites de l’après-midi

Les membres du CIO présents à Rouen se sont rendus à Pourville et Sainte-Marguerite-Sur-Mer (Seine-Maritime) pour une présentation personnalisée de travaux sur l’érosion des falaises, menés par l'équipe ENDSUM du Cerema (C.Fauchard), le LETG de l'Université de Bretagne Occidentale (Pauline Letortu et Zoé Bessin) ainsi que par IDEES de l'Université de Caen (Stéphane Costa).

 

Falaises Ste Marguerite

Découverte des falaises de Sainte-Marguerite-sur-Mer. © SCO

 

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Le Comité Inter Organismes regroupe les 24 institutions membres du SCO en France. Il se réunit deux fois par an pour un bilan semestriel et une perspective sur les six mois à venir.