Grâce à SeSaM, l’Europe dispose d’un outil de suivi et de prévision des sargasses

Publié le 26/11/2025

Avec le réchauffement climatique, les algues sargasses se font de plus en plus envahissantes. De part et d’autre de l’Atlantique, il devient nécessaire de suivre leurs immenses bancs et d’anticiper leurs échouages. Grâce au soutien du SCO, les partenaires du projet SeSaM ont finalisé une solution robuste dont les données sont plébiscitées par le Copernicus Marine Service.

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Prévision saisonnière de présence de Sargasses au 1er Juillet 2025 dans l’interface SeSaM. © SCO

Développé et mis en œuvre par la société CLS, le portail SeSaM, pour Seasonal Sargassum Monitoring(surveillance saisonnière des sargasses), est désormais totalement abouti.

Depuis notre dernier article (ici) pour vous présenter cette plateforme qui permet de visualiser en temps réel la présence d’algues sargasses, celle-ci s’est enrichie d’un module de prévision saisonnière. Basé sur le modèle de croissance et de déplacement des sargasses développé par l’IRD, ce dernier prend en compte les courants ainsi que la température de l’eau qui, tantôt limite, tantôt favorise le développement des algues. Avec une précision à l’échelle du kilomètre, il permet d’anticiper l’arrivée de gros volumes d’algues 3 à 6 mois à l’avance pour mobiliser les moyens ad hoc.

💡 Le saviez-vous ?
Vus du ciel, les « radeaux » de sargasses semblent former un long ruban du Golfe du Mexique aux côtes d’Afrique de l’Ouest. Baptisée GASB, Great Atlantic Sargassum Belt, cette Grande Ceinture de Sargasses de l'Atlantique n'existait pas il y a encore 15 ans. Le dernier record date de mai 2025 : 37,5 millions de tonnes de sargasses s’étirant sur plus de 8800 kilomètres !

Une large diffusion

En accès libre, la plateforme de visualisation SeSaM est un outil précieux pour les gestionnaires des territoires concernés par des échouages. Il est à noter qu’elle est également disponible à partir du portail international Sargassum Hub de GeoBlue planet.
Chaque mois depuis février 2024, les indicateurs de présence de sargasses produits par CLS sont versés sur le site AVISO du pole ODATIS, où les données sont à la disposition de la communauté scientifique.
Depuis novembre 2025 et pour au moins trois ans, les données en temps réel de SeSaM sont intégrées au CMEMS, le Service Copernicus de surveillance marine et environnementale. De ce fait, Mercator Ocean peut directement y récupérer les données pour ses modèles de prévision.
Pour des prévisions à quelques jours et précises à la plage près, CLS commercialise le service SAMTool.

Pilote du projet pour CLS, Marc Lucas salue « les efforts importants des partenaires qui sont allés plus loin que ce que prévoyait initialement le projet » : le remarquable travail de recherche de l’IRD pour modéliser la croissance et le déplacement des sargasses, l’opérationnalisation des jumeaux numériques océanographique par Mercator Ocean et la fourniture gracieuse par CLS de ses données à Aviso.

🖱️ Voir la plateforme SeSaM

💡Pour en savoir + :

Consultez le détail des résultats sur la page projet
Visionnez le replay de la présentation de CLS, dont une démonstration, lors de la 17^ème Trimestrielles du SCO France le 19 juin 2025

Un outil évolutif

En 2025, la chaine de traitement a été adaptée pour intégrer les données des satellites Sentinel-2C et GOES19. Il en sera de même pour les missions Sentinel-2D et 3C, attendues au lancement en 2026. De plus, une prochaine collaboration est prévue dans le cadre du programme caribéen de coopération de lutte contre les sargasses SARG’COOP.

L’apport du SCO

Entièrement basé sur les données satellitaires, SeSaM a obtenu le label SCO en 2021. Comme bien des projets, celui-ci a dû affronter des péripéties inattendues, avec le soutien du SCO. Aujourd’hui, Marc Lucas peut apprécier le chemin parcouru : « Le SCO a été un soutien de premier plan à plusieurs égards : le maintien de la production de données de détection, le renforcement de la coopération IRD/CLS/Mercator Ocean, la mise à disposition des données et des prévisions saisonnières via un portail en accès libre, sans compter l’augmentation de la visibilité à l’international ».