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MEO-Climate : point à mi-parcours

Publié le 19/07/2021
Récoltes menacées et agriculteurs tracassés, le manque d’eau d’irrigation devient particulièrement prégnant en période chaude. Pour gérer la ressource en eau tout en s’adaptant à de nouvelles pratiques agricoles, les acteurs ruraux ont besoin d’outils d’aide à la décision et de suivi, tels ceux du projet MEO-Climate. Le point de situation à mi-parcours conforte une livraison de l’outil en 2022.

Six mois après son lancement officiel dans le Gers, le projet MEO-Climate a rendu son premier livrable, un rapport sur la consolidation des besoins des collectivités territoriales et autres utilisateurs par rapport aux trois indicateurs cartographiques que délivrera la plate-forme Web.

Préambule

Avec trois indicateurs en développement, le projet est expérimenté sur le territoire du SCoT (Schéma de cohérence territoriale) de Gascogne, découpé en trois PETR (Pôles d’équilibre territorial et rural). Utilisateur pilote, le Syndicat Mixte du SCoT a confié un indicateur à chacun de ces trois sous-territoires. Porteur du projet et développeur de l’outil, la société MEOSS a donc rencontré chacun de ces PETR lors de comités techniques qui ont mobilisé une forte participation des techniciens et thématiciens de chaque territoire : chambre d’agriculture, conseil départemental, DREAL, fédération de chasseurs…

Six mois d’échanges intenses ont ainsi permis de conforter les besoins des futurs utilisateurs, de les sensibiliser aux technologies mises en œuvre par MEO-Climate et de récolter leurs données. Il est communément décidé que 2020 sera l’année de référence des indicateurs.

Le service final repose sur une application cartographique Web, dont la simplicité d’utilisation est un élément majeur du développement. Cette interface s’appuie sur la solution geOrchestra, déjà très utilisée par les territoires et qui permet de délivrer la donnée au format SIG.

Indicateur 1 : WaterReserve, une cartographie dynamique des réserves en eau

WaterReserve permet de détecter et suivre les zones en eau libre, permanentes ou intermittentes. Il vise également à identifier des zones les plus propices à l’implantation de retenues d’eau.

Il s’appuie pour cela sur deux types de données satellite :

  • Les données optiques haute résolution de Sentinel-2 pour un premier niveau de détection des surfaces d’eau libre => avec plus de 95% de fiabilité, les résultats sont satisfaisants ;
  • Les données radar de Sentinel-1 pour compléter les détections avec les surfaces d’eau intermittente, un besoin identifié lors des comités techniques => avec 80% des bassins inférieurs à 0,5 ha, le relief gersois complique la détection, une consolidation est en cours.
WaterResserve interface

Démonstration du service WaterReserve : l’outil permet un suivi mensuel ou, comme ici, une synthèse annuelle des surfaces en eau. © MEOSS

Indicateur 2 : AgriPractice, pour les pratiques agricoles durables

Il est désormais primordial de préserver le couvert végétal entre deux cultures car, même minime, celui-ci stocke du carbone et limite l’érosion des sols. Délivrant des indices de végétation, AgriPractice repose sur deux briques à partir de données optiques Sentinel-2 :

  • Couverture au niveau du sol => disponibles sur l’application, les résultats sont en cours d’analyse ;
  • Barrières naturelles, dont les haies : l’IGN (Institut national de l'information géographique et forestière) vient de livrer ses données, ce qui conforte la partie détection => l’effort porte à présent sur la caractérisation des haies.

Encore en phase d’évaluation, les premiers résultats montrent quelques incohérences à lever. L’équipe prévoit des analyses croisées, avec le calendrier rural notamment.

AgriPractice interface

Démonstration du service AgriPractice : synthèse annuelle de la couverture végétale. © MEOSS

Indicateur 3 : GreenEnergy, pour détecter le potentiel d’implantation de panneaux photovoltaïques

Sujet compliqué, l’énergie fait l’objet d’intenses débats au sein des territoires. En effet, si ces derniers sont encouragés à produire de l’énergie, il manque du foncier, que le secteur agricole est réticent à céder. Les assises de la transition énergétique, organisées par la Chambre d’Agriculture et le Syndicat départemental d’énergie du Gers, auront lieu à partir d’octobre 2021 pour initier la réflexion, vulgariser les informations et avoir une compréhension commune sur le sujet de la production d’énergies renouvelables. Bien plus en amont que l’outil de planification initialement proposé, le besoin n’est donc pas encore stable ni clairement défini. => Partie énergie en attente, MEOSS redéfinira les informations utiles de cet indicateur en fonction des résultats des assises de la transition énergétique.

Conclusions

À l’exception de GreenEnergy, les besoins utilisateurs sont consolidés, les développements et produits en phase de validation. À mi-parcours et dans un respect global du planning, le projet MEO-Climate va employer les prochains mois à développer les services finaux sur l’interface Web. Et parce que les projets SCO peuvent aussi constituer un tremplin pour les entreprises partenaires, la start-up MEOSS va pouvoir affiner son modèle économique. Rendez-vous en 2022 pour la livraison finale !