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OSS Saint Louis

Le projet portait sur le littoral de Saint-Louis, zone particulièrement sensible à l’érosion côtière et aux inondations. Il avait pour but d’améliorer notre connaissance et de sensibiliser les acteurs sur les aléas et risques en zones côtières dans le cadre du changement climatique et de proposer des outils et indicateurs de vulnérabilité des populations et des activités économiques.

Evaluer la vulnérabilité des populations et des activités économiques côtières

Projet terminéCroisant des données multi-satellitaires et socio-économiques, le projet a produit l’interface cartographique SCO St Louis dont les indicateurs et simulations peuvent aider les territoires littoraux à renforcer leur résilience face au changement climatique. Avec une méthode reproductible, les résultats mettent en évidence le rôle clé des données satellitaires compilées pour investiguer avec précision la variabilité multi-échelle des systèmes côtiers en réponse aux conditions hydrodynamiques et leur vulnérabilité dans le contexte mondial du changement climatique.

PRÉSENTATION

Les environnements côtiers sont des systèmes complexes où les interactions physiques, écologiques et sociales sont particulièrement fortes. Un tiers environ des habitants d’Afrique de l’Ouest vivent sur le littoral, avec une croissance démographique de 4 % par an. Les zones côtières sont à l’origine de 56 % du PIB de la région, avec une très importante activité de pêche d’une valeur estimée à 2,5 milliards de dollars à la vente sur le marché de gros. De plus, des villes de premier plan sont implantées sur ce littoral, comme celles de Dakar et de St Louis au Sénégal, ainsi que des ports importants (commerce et pêche).

Ces écosystèmes côtiers sont menacés, non seulement par le développement d’infrastructures non durables, la mauvaise gestion des ressources et des habitats naturels, la pollution, mais aussi par les impacts du changement climatique. En effet, des phénomènes comme l’élévation du niveau de la mer, les submersions de tempêtes et les crues de rivières littorales conduisent à un accroissement des inondations et de l’érosion côtière, augmentant ainsi la vulnérabilité de la région et de sa population.

Dans certains secteurs, le recul du trait de côte peut atteindre 10 mètres par an, et au cours des 25 dernières années, 20 % à 30 % des mangroves ont été détruites ou fortement endommagées. Le littoral du Sénégal n’échappe pas à ce constat, avec une érosion côtière estimée entre 0,5 et 2 m par an, des inondations liées à la fois aux fortes précipitations, aux crues de rivières et/ou aux submersions de tempêtes, une pollution industrielle et domestique, une intrusion saline, une dégradation de la mangrove.

Pour répondre à ces différents enjeux et trouver un équilibre nécessaire entre préservation des écosystèmes et développement économique, il est indispensable de faire des suivis précis de l’hydrodynamique, de la morphologie et de la sédimentologie à différentes échelles de temps et d’espace, couplés à de la modélisation, et ainsi mieux comprendre, prévoir et gérer l’évolution de ces milieux.

Partant de ce constat, une zone d’étude représentative des aléas et risques rencontrés au Sénégal et plus largement en Afrique de l’Ouest a été sélectionnée. Il s’agit du littoral de Saint-Louis, zone particulièrement sensible à l’érosion côtière et aux inondations (crues du fleuve Sénégal et submersions de tempêtes).

Le projet OSS St Louis s'est construit autour de quatre objectifs complémentaires :

  1. Améliorer notre connaissance sur les multiples aléas (inondations par submersion de tempêtes et par les crues du fleuve Sénégal, recul du trait de côte) et risques associés rencontrés dans les zones côtières, à partir d’une approche combinant des données existantes in-situ (données de hauteur d’eau, levés DGPS…), des enquêtes dédiées auprès de la population et des données multi-capteurs satellitaires (dont l’altimétrie côtière) et in-situ (caméra vidéo, levés topographiques DGPS), des traitements statistiques et des simulations cartographiques ;
  2. Définir les hots spots à risque actuels et futurs en relation avec le changement climatique (en lien avec l’élévation du niveau des mers) ;
  3. Proposer des outils et indicateurs de vulnérabilité des populations, des activités économiques et des infrastructures à partir d’une approché croisée de traitement de données satellitaires, in-situ et socio-économiques et de simulations cartographiques ;
  4. Sensibiliser les acteurs vers une vision multi-risques pour répondre aux différents enjeux des zones côtières et co-construire le littoral et les villes côtières de demain.

Site(s) d’application

Littoral de Saint Louis au Sénégal

Embouchure Sénégal Pléiades

Les observations, mesures et simulations se sont concentrées sur 3 sites ateliers :

  • la brèche (la nouvelle embouchure, zone fortement agitée où l’acquisition de mesures in situ de l’hydrodynamique côtière et de la bathymétrie n’est pas possible),
  • la flèche littorale de la Langue de Barbarie,
  • le bas estuaire (l'île de Saint-Louis, et les zones d’habitations proches de l'embouchure).

◀︎ Située à l’embouchure du fleuve Sénégal (ici vue par le satellite Pléiades), Saint-Louis est sensible à l’érosion côtière et soumise tant aux crues du fleuve Sénégal qu’aux submersions de tempêtes. © CNES 2012, Distribution Airbus DS

 

DONNÉES

Satellite

  • Copernicus Sentinel-1/2/3 (radar/optique/données océaniques)
  • SPOT 6-7 (optique)
  • Pléiades (optique)

Autres

Données in situ multi sources incluant :

  • données marégraphiques,
  • données des caméras vidéos,
  • résultat des enquêtes sociétales

RÉSULTATS - PRODUITS FINAUX

OSS St Louis interface

 

◀︎ L’interface SCO St Louis permet de visualiser les risques et vulnérabilités de la ville côtière et de simuler des scénarios de submersion. © Resallience

Tous les éléments prévus ont été développés et combinés dans le site cartographique SCO St Louis, créé par le cabinet de conseil RESALLIENCE :

  • Identification des inondations majeures passées génératrices de dommages
  • Définition de scénarios pour la simulation cartographique des inondations
  • Quantification de l’élévation du niveau de la mer à l’approche de la côte sur la base des données altimétriques existantes
  • Simulation cartographique des inondations avec plusieurs scénarios d’élévation du niveau marin

 

► Scénario 1 : Zone inondable riveraine considérant une élévation du niveau marin de 0,6 m (élévation minimum du scénario RCP 8.5 du GIEC) avec un événement de niveau d’eau extrême de la rivière avec une élévation de l'eau de 2,3 m.

OSS Scenario 1

 

► Scénario 2, plus pessimiste, englobant trois facteurs clés : une élévation du niveau de la mer de 1.2m (élévation minimum du scénario RCP 8.5 du GIEC), l'impact d'une tempête côtière et l'influence d'un niveau d'eau fluvial extrême.

 

OSS Scenario 2

  • MNT de référence de la bathymétrie des petits fond et topographie des zones intertidales
  • Algorithme automatique de détection du trait de côte
  • Base de données géospatialisées des zones à risques et des éléments à risques, incluant la cartographie des zones de hot spot actuelles et futures

​​Disponible ci-dessous au téléchargement, le rapport technique final détaille la méthode et les résultats, dont voici quelques extraits :

  • L'Indice de Vulnérabilité Côtière montre que 70 % du site d'étude, soit 7 km, présente des valeurs de vulnérabilité fortes à très fortes, notamment dans les trois districts densément peuplés.

  • L'Indice de Vulnérabilité aux Inondations montre que 2,7 km (29 %) de la côte présente des valeurs fortes, les valeurs moyennes correspondent à 1,5 km (16 %) et les valeurs faibles couvrent 4,7 km (55 %).

👉 L’approche employée pour caractériser les aléas inondations (submersion par montée de la mer, tempête et débordement) repose principalement sur l’utilisation de données satellitaires et est ainsi aisément réplicable sur d’autres territoires.

  • La comparaison entre les cartes de perception des risques des acteurs locaux et les cartes de vulnérabilité territoriale montrent que le recours à des analyses de vulnérabilité fines est utile pour guider la stratégie d’adaptation de la ville. Par exemple, les acteurs interrogés attribuent une vulnérabilité très forte à l’ensemble de la langue de Barbarie alors que l’analyse de vulnérabilité territoriale permet de faire une distinction entre les différents quartiers de la Langue de Barbarie, en fonction de la vulnérabilité physique et de l’importance territoriale des infrastructures de ces quartiers.

👉 La méthode d’analyse de la perception du risque des acteurs locaux (guide d’entretien et méthode AHP) et le cadre de conception du système de monitoring pourront être répliqués pour guider et alimenter la co-réflexion et les stratégies d’adaptation au changement climatique du littoral et des villes côtières de demain.

Les actus du projet

RESSOURCES

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