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Faire face aux catastrophes naturelles

Publié le 22/03/2024
Feux, cyclones, boue, pluie, neige, vent… Quelle que soit leur forme, les colères de la nature s’intensifient. Jeudi 14 mars 2023, lors de la douzième « Trimestrielle du SCO France », trois projets ont présenté leurs SCOlutions recourant aux données satellite pour anticiper les impacts de certains d’entre eux.

Les principales institutions internationales sont unanimes : partout sur Terre, l’intensité et la fréquence des catastrophes naturelles vont continuer à augmenter du fait du changement climatique. Si nous ne sommes pas de taille à contrer ces évènements extrêmes, les satellites peuvent nous aider à comprendre et anticiper les impacts de certains d’entre eux.

Jeudi 14 mars 2024, la 12° Trimestrielle du SCO France a accueilli trois projets utilisant les données satellitaires pour prévenir le risque de feu de forêt, améliorer la résilience face aux cyclones et détecter automatiquement les glissements de terrain.

Pour toute question relative à cette trimestrielle, écrivez-nous ici.

ALEOFEU

Par Raquel Rodriguez Suquet (CNES) et Julia Pineda (DDTM11)

Sous l’effet du changement climatique, de l’aggravation du contexte naturel et de l’évolution rapide des enjeux exposés, le risque Feux de Forêt progresse rapidement. Mis en œuvre dans l’Aude, ALEOFEU doit permettre d’identifier des pistes d’amélioration des outils et modèles existants comme un aléa actualisable annuellement et une meilleure évaluation de l’état hydrique de la végétation.

À retenir

  • Le projet recourt à de nombreuses données satellitaires sur une profondeur temporelle de 20 ans et permet d’élaborer des indicateurs de sensibilité au risque de feux de forêt.
  • Le projet a produit une cartographie dynamique de l’aléa feu de forêt basée sur 5 niveaux de sensibilité au feu de la végétation selon les scénarios de vent les plus probables.
  • En croisant cette cartographie avec celle des classes de zones urbanisées, l’outil permet de cibler les secteurs les plus à risques et où il convient d’agir prioritairement en termes de prévention.
  • En cours de développement, le portail de visualisation permettra une diffusion à 3 niveaux :
    • Porté à connaissances des décideurs locaux ;
    • Cartographie en ligne à destination des services en charge de l’urbanisme ;
    • Sensibilisation du grand public pour améliorer la culture du risque des populations audoises, actuellement plus orientée sur le risque inondation que le risque incendie, pourtant croissant.

CIMOPOLEE

Par Christophe Révillion et Florent Veillon (UMR Espace Dev la Réunion)

Les conséquences du changement climatique sont mesurables dès aujourd’hui sur les cyclones tropicaux dont la puissance et l’aire d’influence s’accroissent avec la température des océans. Le projet Cimopolée vise à mettre en place un outil en ligne opérationnel qui synthétise des indicateurs sur l’ampleur de catastrophes naturelles majeures (cyclones, inondations, incendies) à Madagascar et dans les pays voisins, à partir de données des satellites Sentinel-1 et 2.

À retenir

  • Reproductible, l’outil permet de visualiser en temps réel la présence d’un cyclone sur l’Océan Indien.
  • Basé sur la détection de changements (avant/après) à partir de données Sentinel-1 et 2, il propose également de visualiser les zones inondées avec toutes les informations de contexte.
  • Ne nécessitant aucune connaissance en acquisition et traitement d’images satellites, l’outil est co-construit avec les partenaires malgaches pour l’intégrer dans les meilleurs délais dans leur processus national de gestion des risques.
  • Le démarrage du projet est présenté dans l’actualité Face aux cyclones avec Cimopolée (23/11/2023)

GeoHaTACC

Par Jean-Philippe Malet (Université de Strasbourg) et Benoit SMETS (Musée Royal de l’Afrique Centrale)

GeoHaTACC vise à détecter et inventorier les aléas hydrogéologiques en milieu tropical et de documenter les conséquences du changement climatique sur ces aléas. Boîte à outils opérationnelle combinant des sources d’informations variées, le démonstrateur est mis en œuvre au Rwanda, pays d’Afrique particulièrement impacté par ces évènements, pour, à terme, être transposable à d’autres territoires.

À retenir

  • Les aléas hydrogéologiques sont généralement caractérisés par des mouvements et glissements de terrain survenant après des pluies torentielles.
  • Le projet combine une approche satellitaire, pour détecter les mouvements de terrain, et une analyse automatisée d’articles de différents médias (web scraping), pour compléter et valider les informations de télédétection. Il devient alors possible de créer des catalogues d’évènements et de faire le lien avec des seuils potentiels de déclenchement, notamment météorologiques, pour produire une estimation des aléas et des prévisions.
  • Avec déjà d’excellents résultats, l’imagerie spatiale prouve ici qu’elle peut tenir un rôle majeur sur des pays comme le Rwanda où ces phénomènes sont peu ou pas documentés, mais aussi pour la communauté internationale des aléas hydrogéologiques.
  • + de détails dans l’article GeoHaTACC ou l’optique satellitaire pour détecter les aléas géo-hydrologiques (11/01/2024)

 

🔎 Pour aller + loin : les catastrophes naturelles peuvent entrainer dans leur sillage d’autres catastrophes, de type industriel. Découvrez comment cette alchimie de risques est appréhendée en France dans notre Tête-à-tête avec l’INERIS.