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Le SCO au service des pratiques agricoles

Publié le 29/06/2023
Les impacts du changement climatique affectent tout particulièrement l’agriculture, qui doit transformer ses pratiques pour s’adapter. Quelles solutions peuvent apporter les données satellite pour guider les acteurs de la filière dans leurs choix ? Démonstrations de quatre projets lors de la neuvième « Trimestrielle du SCO France ».

Activité́ particulièrement dépendante du climat, l’agriculture subit aujourd’hui de nombreux effets du changement climatique, qui influent tant sur les rendements que sur la qualité́ des récoltes. Exploitants et gestionnaires agricoles n’ont d’autre choix que de s’adapter et de transformer leurs pratiques, ce qui nécessite de nouveaux outils, capables de fournir de leur fournir des indicateurs ad hoc pour guider leurs choix et leur mise en œuvre.

Or, les données satellite peuvent jouer un rôle conséquent en la matière, comme en témoignent quatre projets qui ont présenté leurs solutions jeudi 22 juin 2023 lors de la 9ème Trimestrielle du SCO France, que vous pouvez revivre en vidéos ci-dessous.

Pour toute question relative à cette trimestrielle, écrivez-nous ici.

1 CHOVE-CHUVA

Par Damien Arvor, Université de Rennes

Cap sur l’état du Mato Grosso en Amazonie Brésilienne, confronté à des changements socio-environnementaux majeurs. Face au manque d’indicateurs synthétiques pour accompagner la transformation du territoire, le projet CHOVE-CHUVA développe un outil accessible au plus grand nombre et alimenté d’informations issues de la télédétection. Pilote du projet, Damien Arvor réalise une démonstration en ligne de la plate-forme en cours de développement, en corrélant au fur et à mesure le contexte du Mato Grosso, ses défis et ses enjeux.

À retenir

  • Le démonstrateur est déjà en ligne et accessible à tous : www.sco.chove-chuva.org
  • L’outil produit une large palette de cartographies ainsi que des indicateurs sur 4 grandes thématiques : foncier, climat, pratiques agricoles et ressources forestières (déforestation, dégradation, feux), hydrosystèmes (cours d’eau et sources).
  • Dans une démarche collaborative, le consortium projet intègre des partenaires non-académiques pour échanger sur les données spatiales et l’environnement. Il invite également à collecter des informations citoyennes.
  • Générique et basé sur des modules open source, l’outil est facilement transposable.

2 Eo4MountainPastoralism

Par Jean-Philippe Malet, Université de Strasbourg

Eo4MountainPastoralism a pour objectif de monter une boîte à outil pour calculer à la demande, puis de façon systématique, un certain nombre de variables et d’indicateurs permettant d’évaluer l’état bio-hydro-écologique d’un territoire, notamment en montagne. Comme l’explique Jean-Philippe Malet, le projet a commencé par interroger les futurs utilisateurs, qui connaissent bien leur territoire, pour définir leurs besoins et y répondre au plus près.

À retenir

  • Le projet vise une haute résolution spatiale (optique et radar) permettant de créer des tableaux de bord d’évolution d’indicateurs biophysiques.
  • Le système est conçu pour pouvoir, à terme, s’intégrer dans les systèmes d’information nationaux et internationaux existants.
  • Avec une approche modulaire et à la carte, l’équipe fournit un important effort sur les chaînes de calcul pour minimiser le bilan carbone. Dans cet esprit, les produits ne sont pas stockés mais recalculés à la demande.
  • Des indicateurs avancés autorisent des statistiques zonales d’évolution et des probabilités de changements.

3 Space4IRRIG 

Par Virginie Dahinger, MEOSS

En 2022, 93 départements français ont été soumis à des arrêtés sécheresse, impactant directement l’agriculture. Pour anticiper et limiter ces pressions sur la ressource en eau, Space4IRRIG développe un outil pour suivre l’irrigation, principalement des grandes cultures, les surfaces totales irriguées et les rotations de culture et anticiper les besoins en eau. Entrons avec Virginie Dahinger dans les coulisses de ce projet qui complète la gamme de services précédemment développés dans le cadre du projet SCO MEO-Climate.

À retenir

  • Le projet se développe au plus près des besoins grâce à 12 entités volontaires pour être utilisateurs-testeurs.
  • Le modèle se nourrit de données satellite Sentinel-1 (radar) et Sentinel-2 (optique), ces dernières étant récupérées sur la plateforme Theia qui leur apporte un prétraitement performant.
  • L’outil MEO-Irrigation fournit 3 types de résultats, visualisables sous forme de cartographies pour être aisément compréhensibles et exploitables : parcelles irriguées/non irriguées, types de cultures et probabilités associées. Facile d’utilisation, la plateforme propose de nombreuses autres informations.
  • Prochainement commercialisé, auprès des acteurs publics notamment, Space4IRRIG ouvre à MEOSS d’autres pistes pour valoriser ce service de gestion de l’eau, notamment dans le cadre du Plan France 2030.

4 SCOLive

Par Florence Lacrosse, ACRI ST

Au sein du Pays de Grasse, SCOLive développe un observatoire de l’olivier permettant de mieux comprendre les conditions de croissance, de développement et de maladies de cet arbre séculaire. Ce faisant, cet observoire considère l’olivier comme un bioindicateur du changement climatique, par exemple en analysant les dates et volumes de floraison. Florence Lacrosse présente les enjeux de ce projet qui, grâce à une application mobile, permet à chaque citoyen de participer.

À retenir

  • Projet de science participative, SCOLive est à la croisée entre préoccupations scientifiques (suivi du climat) et politiques (transition agroécologique) mais aussi maintien du patrimoine (freiner la perte de connaissances de cette culture ancestrale).
  • Fonctionnant sur smartphone pour faciliter la collecte de données sur le terrain (ainsi automatiquement géolocalisées et horodatées), l’application SCOLive est disponible sur les stores.
  • SCOLive permet de réaliser des suivis phénologiques, qui sont autant de marqueurs du changement climatique, et sanitaires.
  • D’ores et déjà utilisé par les oléiculteurs du pays de Grasse, SCOLive ambitionne d’étendre sa couverture à l’ensemble des pays méditerranéens qui cultivent l’olivier.
  • Site web dédié : https://www.scolive.eu